
Lee Ufan
Cahiers d'Art est fier de présenter deux expositions d'œuvres sur papier de Lee Ufan.
La série complète des gouaches de Lee Ufan, « Glands et Chat sauvage », créée en 1983 pour illustrer le texte éponyme du grand écrivain bouddhiste Kenji Miyazawa, est exposée au 14, rue du Dragon. Ces onze gouaches, évoluant du noir à l'orange en passant par le bleu et le brun, sont des calligraphies abstraites qui non seulement développent la riche conscience bouddhiste de ce célèbre conte, mais en transmettent et en illustrent l'étendue onirique et démesurée.
Glands et Chat sauvage, 14 rue du Dragon.
De l'autre côté de la rue, au 15, rue du Dragon, sont exposées les six nouvelles gravures à la pointe sèche de Lee Ufan, créées spécialement pour Cahiers d'Art. Imprimées sur papier Hahnemühle, les petites gravures sont signées et numérotées pour un tirage de 20 exemplaires.
Le clou de l'exposition est constitué de deux gravures sur acier de 5 mètres de long, imprimées sur papier Japon. Une boîte en tissu spécialement conçue a été créée pour conserver l'épreuve roulée. Chaque épreuve est signée et numérotée, pour un tirage de 10 exemplaires.
Passionné d'estampes, Lee Ufan souhaitait depuis de nombreuses années tester les limites de l'horizontalité en créant une eau-forte extrêmement longue. C'est finalement dans l'atelier du maître graveur Michael Woolworth qu'il a réalisé ce rêve. En s'attaquant aux proportions gigantesques et à la dureté des plaques d'acier avec toute sa force physique, l'artiste a créé deux œuvres distinctes, deux façons d'explorer une trajectoire infinie. Prouesse artistique, physique et technique à la fois, ces impressionnantes eaux-fortes sont le fruit d'une collaboration extraordinaire entre l'artiste et toute l'équipe de l'atelier.
Un livret en forme de leporello accompagne le projet. Sur ses plis en accordéon, la deuxième grande gravure est reproduite intégralement. Dans un dépliant, Lee Ufan décrit ses réflexions sur la gravure : « Lorsque je peins une toile, je suis en contact direct avec elle par le biais du pinceau. Une gravure est réalisée grâce à l'intervention de nombreux facteurs extérieurs à l'artiste lui-même, tels que la plaque, le tire-épreuve, la presse, le papier et l'encre, etc. Ainsi, la gravure produit une œuvre qui me transcende par l'interaction d'idées et d'efforts provenant de l'environnement extérieur. C'est là tout le charme de la gravure. C'est pourquoi chaque étape du processus est précieuse et mérite d'être mise en valeur. Dans mon travail, par conséquent, tous ces éléments ne passent pas au second plan par rapport à la réalisation de mon idée et ont chacun leur propre finalité. »
À la fois vigoureuses et méditatives, les gravures de Lee Ufan invitent à laisser notre regard dériver au-delà des lignes et à se perdre dans les vides. S'effaçant devant sa propre œuvre, l'artiste nous trace ainsi un chemin vers l'invisible : « J'espère qu'à travers cette œuvre, le public ne percevra pas simplement une création de Lee Ufan, mais qu'il sera exposé, par l'intermédiaire de Lee Ufan, à la transcendance d'un monde lointain. »
Traces, 15 rue du Dragon.
Sans titre (I), 2019
Gravure à la pointe sèche sur papier Japon. Signée et numérotée. Édition de 10 exemplaires (+ 4 EA + 3 HC). 40 x 500 cm.

