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Article: Marina Pérez Simão 

Installation view: Marina Perez Simão: Echoes, Cahiers d’Art, 2025. Photo: Claire Dorn. © Marina Perez Simão and Cahiers d’Art. Courtesy of the artist and Cahiers d’Art.

Marina Pérez Simão 

« C’est complètement autre chose », remarque Simão.

Dans ce nouveau corpus, Marina Perez Simão explore pour la première fois le monotype, une technique de gravure caractérisée par son immédiateté et son caractère unique, imprégnée de curiosité, de courage et d'intensité tranquille. Ces œuvres, développées en étroite collaboration avec le maître graveur Michael Woolworth à Paris, incarnent une rare convergence de spontanéité et de structure, d'intuition et de contrainte matérielle. L'exposition « Échos » sera présentée aux 14 et 15 rue du Dragon, en plein cœur de Saint-Germain, à Paris.

Le monotype est une technique qui récompense le risque. L'image est peinte directement sur une surface lisse en plexiglas avec une encre spécialement préparée. Une fois terminée, elle est pressée sur papier, transférée une seule fois et jamais reproduite. Aucune retouche ni superposition n'est nécessaire. Chaque œuvre est un événement singulier, un souffle retenu rendu visible. Pour Simão, dont la pratique a toujours privilégié la fluidité du geste, le déploiement progressif de la couleur et la recherche d'un rythme intérieur, le monotype offre à la fois un défi et un sentiment d'harmonie.

Habituée à la solitude de son atelier de São Paulo, Simão a trouvé dans la convivialité de l'atelier une nouvelle forme d'intimité, exigeant confiance, adaptabilité et précision. Sa logique de peintre s'est transposée de manière inattendue : travaillant avec seulement cinq couleurs de base (rouge, jaune, bleu, noir et blanc), elle a tout mélangé à la main, puisant dans sa profonde connaissance chromatique pour créer des nuances à partir de contraintes. Elle a également introduit des techniques picturales dans le processus d'impression : utilisation de solvants pour créer des lavis, adaptation des gestes de l'aquarelle à l'encre et élaboration de compositions oscillant entre intention et découverte.

Au cœur de ces œuvres se cache une quête – non pas de réponses, mais de la juste fréquence. Les compositions reprennent les dimensions classiques d'une pierre lithographique, suggérant des paysages intérieurs. Chaque monotype renferme l'intensité d'un instant – un geste, un souffle – où couleur, intuition et mouvement fusionnent. Les bateaux dérivent vers des lunes. Les horizons se dissolvent. Les frontières entre ciel, eau et corps s'estompent – ​​chaque forme se métamorphose en une autre, sans résistance.

Loin d'être de simples études ou fragments, ces monotypes sont des univers pleinement réalisés. Instants uniques de synthèse entre forme, émotion et matière. Ils portent le poids de la présence, tout en paraissant éphémères – comme le temps, comme le parfum, comme le souvenir. Certaines œuvres naissent de la trace d'une image antérieure – une empreinte fantomatique persistante sur la plaque, transformée en un nouveau point de départ. D'autres naissent directement du pinceau, spontanées et immédiates. À chaque fois, la pression de la presse aplatit l'encre pour en faire une surface lisse, créant parfois des textures inattendues et une douceur proche de la photographie. Pourtant, ce qui reste constant, c'est la voix de Simão : son sens musical de la composition, sa théorie des couleurs singulière et son dévouement à laisser émerger l'inconnu.

Cette nouvelle série rapproche le spectateur de l'essence même de la pratique de Simão : une attention soutenue à la sensation, une croyance en l'intuition comme méthode et un désir de suspendre le temps dans l'image. Ce que le monotype lui offre n'est pas une rupture avec la peinture, mais une voie alternative, une façon d'aborder les mêmes questions avec des outils, un rythme et des risques différents.

Si ses peintures se déploient souvent telles des cosmologies sur de multiples surfaces, les monotypes sont des atmosphères autonomes. Ils n'expliquent pas ; ils invitent. Ils invitent le spectateur à regarder non seulement à travers, mais à observer le comportement du pigment, la circulation de l'énergie à travers une forme, même après le retrait du pinceau. Dans cet espace, Simão nous rapproche de quelque chose d'intime et d'immense à la fois : un monde formé de pression et de pigments, un monde qui ne peut exister qu'une seule fois.

Les monotypes exposés aux Cahiers d'Art reflètent l'intérêt que l'artiste a toujours porté aux subtils changements, aux états atmosphériques et aux fréquences profondes de la couleur. Par leur immédiateté, ils révèlent tout ce que peut contenir une seule impression.

Parallèlement aux monotypes, Simão a créé sa première série de lithographies – quatre compositions distinctes, chacune tirée à douze exemplaires – marquant ainsi son exploration inaugurale de ce médium. Développées spécialement pour cette exposition et imprimées à Paris, ces œuvres s'appuient sur le langage des monotypes tout en introduisant de nouvelles dimensions et considérations techniques. Leur lancement aux Cahiers d'Art marque l'élargissement de la pratique de l'artiste à la gravure et le début d'un nouveau chapitre, guidé par le même esprit d'ouverture, de recherche et de sensibilité formelle qui caractérise son œuvre.

Vue de l'installation : Marina Perez Simão : Echos, Cahiers d'Art, 2025. Photo : Claire Dorn. © Marina Perez Simão et Cahiers d'Art. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Cahiers d'Art.

Vue de l'installation : Marina Perez Simão : Echos, Cahiers d'Art, 2025. Photo : Claire Dorn. © Marina Perez Simão et Cahiers d'Art. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Cahiers d'Art.

Vue de l'installation : Marina Perez Simão : Echos, Cahiers d'Art, 2025. Photo : Claire Dorn. © Marina Perez Simão et Cahiers d'Art. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Cahiers d'Art.

Vue de l'installation : Marina Perez Simão : Echos, Cahiers d'Art, 2025. Photo : Claire Dorn. © Marina Perez Simão et Cahiers d'Art. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Cahiers d'Art.

Vue de l'installation : Marina Perez Simão : Echos, Cahiers d'Art, 2025. Photo : Claire Dorn. © Marina Perez Simão et Cahiers d'Art. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Cahiers d'Art.

Vue de l'installation : Marina Perez Simão : Echos, Cahiers d'Art, 2025. Photo : Claire Dorn. © Marina Perez Simão et Cahiers d'Art. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Cahiers d'Art.Vue de l'installation : Marina Perez Simão : Echos, Cahiers d'Art, 2025. Photo : Claire Dorn. © Marina Perez Simão et Cahiers d'Art. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Cahiers d'Art.

Vue de l'installation : Marina Perez Simão : Echos, Cahiers d'Art, 2025. Photo : Claire Dorn. © Marina Perez Simão et Cahiers d'Art. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et des Cahiers d'Art.

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