Winston Branch
Cahiers d'Art a l'honneur de présenter « Winston Branch : Le geste lumineux », la première exposition personnelle de l'artiste en France depuis sa présentation personnelle en 1982 au Musée d'Art Moderne lors de la 12e Biennale de Paris, où il représentait Sainte-Lucie. Cette exposition phare fait découvrir au public parisien les abstractions lumineuses de Branch – des peintures oscillant entre opacité et éclat, turbulence et sérénité – reflétant une méditation de plusieurs décennies sur la lumière, la mémoire et le lieu. Occupant les deux espaces des Cahiers d'Art, situés aux 14 et 15 rue du Dragon, l'exposition présente des œuvres du début des années 1980 à nos jours, retraçant l'évolution de son abstraction.
Né à Sainte-Lucie en 1947, Branch étudie à la Slade School of Fine Art (UCL) avant de se frayer un chemin singulier dans l'abstraction contemporaine. Son œuvre, conservée dans les collections de la Tate Britain, du Victoria and Albert Museum, du British Museum et du Museum of Modern Art de São Paulo, témoigne d'une maîtrise magistrale de la couleur et du geste. À travers des surfaces texturées et de subtils changements de tons, ses compositions émergent de la toile, évoquant des paysages à la fois réels et imaginaires. Sa pratique explore les intersections entre la mémoire, l'histoire et la matérialité de la peinture. D'une vibrante intensité chromatique, ses œuvres reflètent également un profond engagement envers l'abstraction d'après-guerre : surfaces superposées, spontanéité gestuelle et quête de transcendance par la forme.
Examinant l'interaction entre l'obscurité et la lumière, tant sur le plan formel que conceptuel, ses peintures révèlent des profondeurs cachées sous des surfaces rayonnantes. La lumière devient une force dynamique, dissolvant la couleur en atmosphère et transformant la sensation en structure. Lauréat de la bourse John-Simon-Guggenheim, du Prix de Rome et du Berlin Artist Program (DAAD), Branch a exposé à maintes reprises. Cette exposition marque un retour significatif à Paris, renouant avec la ville depuis sa première participation au Salon des Jeunes Peintures au Grand Palais en 1971, qui marqua le début de sa longue collaboration avec l'Alliance Française. Son œuvre témoigne du pouvoir indéfectible de l'abstraction à transmettre émotion et transcendance.
Chez Cahiers d'Art, ses peintures se déploient tels des poèmes visuels, riches de gestes radieux et de lumières éphémères. Elles invitent à la contemplation, où mouvement et immobilité, présence et absence, cohabitent dans un équilibre délicat. Un engagement de toute une vie pour l'abstraction, une observation fine et une expérience vécue convergent dans ces œuvres, où couleur et texture créent des rimes et des résonances visuelles inattendues. Un regard profond et soutenu révèle une multiplicité nuancée de significations.
Façonné par ses déplacements entre Londres, Berlin, l'Europe, l'Amérique latine et les États-Unis, son travail reflète une pratique constante de l'inspiration issue des lieux qu'il a visités et vécus. Ce sens du mouvement, ce transfert d'éléments d'un lieu à un autre, est ancré dans son processus créatif. Le tableau « Zachary II », par exemple, l'a accompagné à travers le monde avant son acquisition par la Tate en 2017.
Branch a également été artiste en résidence à l'Université Fisk de Nashville et professeur à l'Université de Californie à Berkeley. Ses contributions à l'art et à l'éducation lui ont valu de prestigieuses distinctions, dont l'Ordre de l'Empire britannique (OBE), un doctorat honorifique en beaux-arts de l'Université de Greenwich et la reconnaissance de l'Organisation des États américains.
Le Geste Lumineux aux Cahiers d'Art affirme sa place parmi les peintres abstraits les plus marquants de sa génération, offrant une rencontre révélatrice avec un artiste dont l'œuvre continue d'évoluer, de surprendre et d'illuminer.
À propos de Winston Branch OBE (né en 1947, Sainte-Lucie) :
Winston Branch est un peintre abstrait de renom dont l'œuvre explore la matérialité de la couleur, du geste et de la forme. Formé à la Slade School of Fine Art, Branch a développé ses premières œuvres figuratives, influencées par son héritage caribéen, avant d'évoluer vers une abstraction plus radicale à la fin des années 1970. Ses peintures, caractérisées par des champs de couleurs dynamiques et superposés, incarnent une tension entre immobilité méditative et mouvement énergique, évoquant souvent des éléments de la nature sans pour autant tomber dans la représentation littérale.
L'approche de Branch en matière d'abstraction résiste aux catégorisations faciles, et son œuvre est façonnée par un engagement rigoureux et autonome envers ce médium. Fort d'expériences internationales, notamment de résidences à Rome, Berlin et New York, et de son mandat de professeur à l'Université Fisk, Branch est resté profondément indépendant des courants artistiques dominants. Sa philosophie, qui privilégie le langage intrinsèque de la peinture aux questions identitaires, souligne une approche universelle de l'art. Son retour à Sainte-Lucie à la fin des années 1990 témoigne de son attachement constant à la peinture comme lieu de transcendance et d'expression émotionnelle.
L'œuvre de Branch occupe une place importante dans l'histoire de l'abstraction britannique, ses toiles évoquant un rapport à la fois intellectuel et sensoriel au monde matériel. Il continue d'affirmer que l'essence de la peinture réside dans sa capacité à transmettre sentiment et substance, affirmant que « sans sentiment, sans substance ».
